Depuis le début des années 1990, le nombre de femmes étrangères immigrées dans la société sud-coréenne suite à leur mariage avec un « ressortissant coréen », ne cesse d’augmenter (128 518 personnes en 2016). Ces femmes, devenant l’objet de multiples interventions politiques, sont désormais classées sous la catégorie de « femme immigrée par mariage » avec la mise en place de dispositifs politiques et législatifs (2006, 2008) en la matière. Un groupe de femmes japonaises immigrées dans cette société au milieu des années 1990, est ainsi classé aujourd’hui sous cette catégorie. Or la trajectoire sociale de ce groupe japonais se distingue de celle des femmes venant de Chine ou de l’Asie du Sud-Est, non seulement du point de vue de leur motivation migratoire, mais aussi en termes de stratégies identitaires mises en œuvre par ce groupe par rapport à l’identité sociale attribuée par les institutions du pays d’accueil. Si le mariage mixte implique une étape de processus de (re)socialisation dans le pays d’accueil, comment ces femmes construisent-elles, dans ce processus, leurs identités pour soi et aussi en tant que migrante, femme, conjointe ? S’appuyant sur l’outil méthodologique « trajectoire » et se focalisant sur une femme japonaise mariée à un homme coréen, cette communication se propose d’explorer les stratégies identitaires déployées par cette femme afin de saisir le sens qu’elle accorde au mariage.